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Loi Duplomb: "Les agriculteurs ne demandent pas cette loi" affirme la Confédération paysanne à Brignoles

Loi Duplomb: "Les agriculteurs ne demandent pas cette loi" affirme la Confédération paysanne à Brignoles

Alors que le projet de loi Duplomb était examiné en commission mixte paritaire à Paris ce lundi, les agriculteurs de la Confédération paysanne, syndicat fermement opposé à ce projet, se faisaient entendre à Paris comme dans de nombreux territoires.

Ainsi, une quinzaine d’agriculteurs ont tenu à se retrouver à Brignoles, devant la sous-préfecture, pour un "banquet paysan" symbolique, et surtout pour faire entendre leurs arguments.

"Il faut d’abord tordre le cou à une idée répandue par la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, syndicat concurrent, Ndlr) selon laquelle cette loi serait réclamée par les agriculteurs. C’est faux, les agriculteurs ne demandent pas cette loi-là", lance l’un de ses représentants Vincent Arcusa… "Les trois piliers de ce projet sont la simplification des lois sur les retenues d’eau, la simplification pour les démarches d’élevages industriels et enfin, principale pierre d’achoppement, la réintroduction d’un produit dangereux, les néonicotinoïdes, au profit des producteurs de betteraves ou de noisettes par exemple… Or, aucun agriculteur dans le Var n’a besoin de ces changements. Le seul impact que cette loi aura dans le Var sera de nuire encore davantage aux apiculteurs, car les néonicotinoïdes sont toxiques pour les abeilles…"

"Une loi pour l’agro industrie"

Selon Vincent Arcusa, "à l’échelle nationale, cette loi va bénéficier à 4 ou 5% des agriculteurs maximum, et surtout, surtout à l’agro-industrie. Si les agriculteurs, toutes tendances confondues, ont manifesté un mal-être et une colère il y a quelques mois encore, c’était avant tout pour des questions de revenus, pour pouvoir vivre correctement de leur travail. Et cette loi ne répond pas du tout à cette problématique, elle n’est qu’un coup de force, sur un argument de la FNSEA".

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Parmi les principaux arguments des défenseurs de la loi Duplomb, il y a la nécessité de pouvoir user des mêmes produits que ceux des pays concurrents.

"Mais on n’est pas tenus à s’aligner, de dire “l’autre fait moins bien, autorisez-moi à faire moins bien!" Au contraire, l’agriculture française a produit un travail qualitatif dans ses champs depuis plusieurs années, l’enjeu est de le faire savoir, et de le protéger si besoin à nos frontières », poursuit l’élu de la "Conf’" à la chambre d’agriculture du Var. "Si on ne fait que s’aligner sur ce qui est moins bien fait ailleurs, ce sera quoi la prochaine étape, s’attaquer au code du travail?"

Apiculteur à Barjols, Samuel Bettex voit en ce projet de loi "une régression énorme en matière de protection de l’environnement. Si ces produits sont interdits, c’est bien parce qu’ils sont dangereux. On a perdu 70% du volume d’insectes en 30 ans, et ça a tendance à s’accélérer… Par ailleurs, la France est encore le deuxième pays d’Europe où le plus de produits phytosanitaires sont autorisés: il ne s’agit donc pas d’un problème de produits, mais d’un problème d’accompagnement des agriculteurs lorsqu’on interdit un produit trop dangereux…"

L’apiculteur barjolais constate "déjà de gros impacts du changement climatiques sur nos activités. Il y a urgence à changer de logiciel… Par exemple, pour le miel, on est en pleine période de lavandes. Et avec les fortes chaleurs, il semblerait que la miellée soit déjà arrêtée… Si cela se confirmait, ce serait une année catastrophique pour le miel de lavande, la pire depuis 10 ou 20 ans…"

La Confédération paysanne a été reçue par la sous-préfète de Brignoles, Anne-Cécile Vialle.

Var-Matin

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